Grandement humain
Transposer du questionnement à grande échelle, n’est ce pas se rendre responsable d’une projection personnelle à l’usage d’un ressenti collectif ? Accompagner la fonction architecturale par des signifiants d’un autre registre, n’est ce pas participer à la relation particulière d’un soi profond à un univers usuel ? Loin des espaces dédiés à l’art (galeries, musées) où tableaux, sculptures, installations restent à l’échelle humaine, l’art monumental a la particularité d’occuper tout notre champ de vision. Il en devient englobant. Et prendre du recul ne fait que dessiner les perspectives des rues et des bâtiments et souligner sa pertinence dans le paysage urbain. Ici, c’est l’interaction avec le contexte qui fait œuvre.
Celle ci entretient un rapport particulier avec le crédible. Elle excite la raison car elle se tient au seuil du possible. Travailler en très-grand-format, c’est sortir du cadre référent de l’objet d’art mais c’est aussi s’emparer d’un espace dédié à l’architecture et en faire un nouvel objet sensible, porteur d’émotions.
La publicité grand format trace en nous des sillons de sens pauvres qui se développent de façon quasi réflex. Il semble intéressant, à l’inverse, d’utiliser les mêmes canaux de perception à des fins plus dignes. Ce détournement est nécessairement à la mesure du format employé. Car travailler à cette échelle n’est justifiable que dans la recherche du « grandement humain ». Ces bâches deviennent alors un nouveau support artistique, porteuse d’une mise en danger partagée, apte à expérimenter les liens invisibles du collectif.
« Immeuble déformé » 39, av GeorgesV, Paris 2007
Monsieur WordPress
28 mai 2014Bonjour, ceci est un commentaire.
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