Vu et revu

Posted by pierredelavie on avril 28, 2014

Il s’agit des traces d’un événement violent. Elles émeuvent et questionnent. Ce sont elles qui sont mis en scène et non la scène initiale. L’œuvre est inscrite dans le temps car témoin d’un chemin déterminé, de celui-ci et pas d’un autre, de celui qui a eu lieu au milieu de tous les possible. Elle révèle l’existence car on ne peut échapper à l’histoire. On vit à rebours dans le sens inverse de la marche du temps. Nous reconstituons l’accident, nous projetant dans cet ailleurs, d’un autre moment. Perception de l’accident, comme intervention dans une linéarité. Phénomène déjà passé et pourtant vécu dans une dynamique, dans un présent qui nous rattrape. Ce qui reste est palpable et pourtant ne semblait pas envisageable. Dans ce « timeline » à rebours, il y a des blancs suggérés dans l’échafaudage logique. On avait (presque) oublié qu’il s’agissait d’un faux passé. C’est une affabulation pour nous transporter dans le doute, une brèche dans notre classement interne. Où se situe la vérité ? Dans la violence du choc? De ce constat qui relève d’un parcours inéxorable, on ne retient plus qu’une impossibilité. La tension créée par la confrontation de ces deux extrèmes nous emmène en un point improbable : rien que du très réél et du très mensonger en simultané. Ces deux mondes s’affrontent dans la recherche d’une cohérence mentale. Il nous fait reconsidérer nos certitudes et nous ouvre la perspective d’un point de vue. Serait-ce une manière à provoquer le regard face à un monde qui s’emballe et qui s’engouffre dans le déni ?

Chaises

 

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